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20Mar/18Off

La corporate governance selon Milton Friedman

Pour Milton Friedman, dans une économie de marché et de propriété privée, le PDG est l'employé des propriétaires de l'entreprise, ses actionnaires. C'est la théorie de « l'agence » : le patron est le mandataire de ces investisseurs et doit agir uniquement en fonction de leur intérêt. Ainsi, pour Friedman, toute autre motivation que la recherche du profit pour une entreprise est immorale et anti-économique. Ce double postulat, de l'actionnaire propriétaire et du dirigeant à son service exclusif, constitue le socle du fonctionnement des grandes entreprises au travers des principes de la « corporate governance ». Elle justifie également la pratique de distribution de stock-options et autres attributions d'actions à prix préférentiel. Comme le remarque Philippe Escande, « ce dogme de la valeur actionnariale a prospéré à partir de la fin des années 1980 sous le triple impact de la libéralisation des marchés financiers, de la révolution technologique et de la mondialisation ». On peut relever que Friedman lui-même, dans cet article de 1970, affirmait que l’objectif de tout dirigeant doit être de maximiser la valeur financière à long terme de l’entreprise pour les actionnaires, et qu’il y ajoutait la double contrainte du respect des lois et du marché (concurrence libre et ouverte) ainsi que le respect des règles communes de l’éthique (« ethical custom »). Bon nombre de dirigeants qui suivent aujourd'hui fidèlement les préceptes de Friedman oublient ces éléments : « à long terme » et « sous la contrainte des règles communes de l’éthique », ces dernières étant sans doute plus substantielles à présent qu'en 1970.

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